Les Bamboches

SAVITRI (N'EST PLUS AU REPERTOIRE)

d'après trois contes d'Henri Gougaud
Spectacle de marionnettes et musique pour adultes.

Adaptation, mise en scène, scénographie, jeu :
Avec l'oil averti et artistique de
Construction marionnettes :
Musique et musicien :
Construction décor et lumières :
Marionnettes de «La Partie d'échec» :
Production, administration et diffusion :

Katia Larvego-Ringger
Anne-Laure Luisoni
Katia Larvego-Ringger
Johannes Robatel
Søren Østergaard
réalisées à l'atelier Arterre
Claude Grin

D'après « Savitri » extrait de « L'Amour Foudre » de Henri Gougaud, publié par les Editions Seuil, « La Partie d'échec » et « Le Conteur » extraits de « L'Arbre aux trésors » de Henri Gougaud, publié par les Editions Seuil.

Crédits photo : Emmanuelle Bayart

Des marionnettes de terre, de feu, d'eau et de vent pour incarner un conteur illuminé, un guerrier au front soucieux avide de sagesse ou Savitri la princesse amoureuse prête à affronter la mort. Katia Larvego-Ringger manipule ces personnages et passe du rôle de marionnettiste à celui de conteuse d'un simple regard. Avec Johannes Robatel, musicien-bruiteur, c'est un voyage initiatique et intemporel dans la délicatesse et le symbolisme des contes de Henri Gougaud. Parfois les contes sont pour les adultes, et les marionnettes aussi. Un conte du folklore juif, l'autre de Thaïlande, le troisième du Mahabharata, trois histoires « qui se sont perchées sur notre épaule » !

Le conteur

Comme un prologue, « Le Conteur » raconte l'histoire de Yacoub, conteur fou et illuminé, qui, sa vie durant, déclame des contes dans une ville où les gens, indifférents, poursuivent leur route sans faire attention à lui. Mais il reste persuadé que les paroles, qu'il sème, germeront, qu'un jour, elles entreront dans les esprits et les éveilleront.

LA PARTIE D'ECHEC est un conte initiatique thaïlandais. Cette fois c'est la peur de la mort qu'il faut vaincre pour accéder à la paix intérieure. Un guerrier, fatigué d'errer de ripailles en défaites et de longues marches en victoires illusoires, rend visite à un ermite fort réputé pour sa bonté simple et sa sagesse imperturbable. Le guerrier désire être initié. L'ermite lui enseigne, entre autres, la méditation, la respiration. Pourtant, malgré plusieurs années de pratique, de discipline et d'efforts, le guerrier ne fait aucun progrès. Il finit par traiter l'ermite d'imposteur. Gardant son calme, l'ermite lui propose une partie d'échec, définitive et sans pitié. Celui qui la perdra devra mourir. Au cours de cette partie terrible, le guerrier comprendra pourquoi ce qu'il cherchait depuis si longtemps restait inaccessible.

SAVITRI est un conte inspiré du Mahabharata. Ce conte raconte l'histoire d'un amour absolu, total, inconditionnel, un amour foudre, comme le dit le titre du recueil de contes de Gougaud. Le roi Aschvapati n'a qu'une fille, Savitri, précieuse pour lui comme la prunelle de ses yeux. Devenue jeune femme, instruite par le conseiller du roi, Narada, la vie est ouverte devant elle. Veut-elle consacrer sa vie à étudier, à gouverner, à voyager ? Savitri choisit un homme. Un homme pauvre et dont les jours sont comptés. Savitri est prête à tout pour vivre cet amour-là, cette union profonde du féminin et du masculin. Dans une magnifique joute oratoire avec Yama, Dieu des Morts, le courage et la détermination de Savitri finiront par triompher et sauver son amour.

Crédits photo : Emmanuelle Baillart

LES MARIONNETTES

L'eau, le feu et la terre se retrouvent dans les marionnettes de ces trois contes : Pour les marionnettes de « Savitri », des verres à pieds remplis d'eau expriment la fragilité, la limpidité et la transparence. Cette eau, symbole de force vitale, essence de l'amour, en mouvement continu, peut s'échanger, se perdre, s'offrir . Elle ajoute une dimension magique aux marionnettes. Les marionnettes de « La Partie d'échec » sont des lampes en terre transformées en personnages, c'est le feu qui vacille, qui réchauffe, qui s'éteint.

INTENTION DE MISE EN SCENE

Les trois histoires sont jouées chacune dans un rythme, un espace, une couleur, un univers différent. Chaque histoire se finit par une rupture forte, musicale et visuelle. « Le Conteur » est un prologue : il nous interroge sur notre métier de raconteurs d'histoires. Son questionnement : « Comment embellir le monde ? Comment amener à la bonté ces tristes vivants qui vont et viennent sans un regard pour leurs semblables ? » c'est le nôtre, son espoir aussi : « Les paroles que je sème germeront. Un jour elles entreront dans les esprits et les éveilleront. Je dois parler, parler encore. ». Yacoub, sur son mur, tel la pythie, nous interpelle par son obstination et sa foi. C'est lui qui nous invite à nous laisser envoûter par les deux autres histoires.

L'AUTEUR

Figure importante dans le monde du conte, Henri Gougaud est à la fois homme de radio, chanteur, poète et romancier : il se caractérise lui-même comme un « couseur d'histoires ». Après un passage remarqué dans la chanson et quelques romans, il devient le troubadour du conte érotique dans son « Le Livre des amours » et ses spectacles : « Beau désir » et « L'arbre d'amour et de plaisir ». Il est également directeur de la revue « La Grande Oreille ».